Publié le 18 avril 2024

L’Institut Bauhaus des transitions du XXIe siècle, partenaire du Prix Marius Lavet

« Pour que rien ne change, il faut que tout change » : Gérer les inconnus des transitions d’un monde perdant ses repères constitue un défi formidable pour les ingénieurs, que l’Institut Bauhaus aborde avec lucidité et créativité.

Lors de la cérémonie des 25 ans du Prix Lavet, Pascal Le Masson, fondateur avec Benoît Weil de l’Institut Bauhaus – Mines Paris a présenté les perspectives de l’ingénieur du XXIe siècle, confronté à un monde en profonde mutation. Les transitions contemporaines appellent un renouvellement des sciences, des usages et modes de vie, des compétences, des régimes de collaboration et de solidarité, des responsabilités, des façons d’apprendre et de transmettre.

L’ingénieur est un acteur clé pour transcender les enjeux de ces transitions, qui ne se satisfait pas d’une approche réduite à des dilemmes sacrificiels où chaque décision ne fait que des perdants, conduisant inexorablement à un durcissement des positions et des discours : l’emploi contre la biodiversité, la paix sociale contre l’environnement, la mobilité pour tous contre les motorisations décarbonées

Face à l’inconnu, il ne s’agit pas de décider arbitrairement mais de concevoir et d’organiser  l’exploration collective pour imaginer de nouvelles alternatives plus durables, plus soutenables, plus résilientes. Ceci se fait en mobilisant l’ensemble des ressources inventives sciences-arts-industries-sociétés pour dessiner les prospérités et les puissances futures.

Mais la gestion des inconnus des transitions présente deux caractéristiques singulières.

  • D’une part, les transitions contemporaines posent la question de la préservation tant des ressources que du vivre-ensemble, des valeurs ou des modes de vie. Le régime d’innovation ne saurait ici être une création destructrice schumpétérienne mais bien plutôt une création préservatrice.
  • D’autre part, les transitions impactent de très nombreux acteurs : citoyens, associations, politiques, universitaires, et, dans l’entreprise, les fonctions les plus variées. Il s’agit aujourd’hui de rendre tous ces acteurs concepteurs, bien au-delà du strict cadre des « experts de l’innovation ». 

En résumé, gérer les inconnus des transitions suppose une action collective qui soit une création préservatrice dans laquelle tous les acteurs peuvent être concepteurs.

Le partenariat entre l’Institut Bauhaus et la Fondation Marius Lavet résulte d’un constat partagé de l’importance de l’ingénieur inventeur dans un monde en profonde mutation, et de la volonté de communiquer auprès de tous, notamment des jeunes, le sens profond que les ingénieurs trouvent dans ces challenges à la hauteur de leurs compétences et de leur quête de sens.

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