Portrait de Lauréat
2011

Bruno Guimbal : l’hélicoptère super-léger

Sur le marché des petits hélicoptères, le leader mondial, l’américain Robinson, était indétrônable depuis les années 1970. Autant dire que s’y lancer était injouable. Pourtant, Guimbal existe depuis 2001. Et dans son bureau d’Aix- en-Provence, Bruno Guimbal, PDG et fondateur de la PME, en rajoute :

« Avec nous, les Cassandre s’en sont donné à cœur joie : notre premier hélico, nous l’avons livré le 20 septembre 2008, soit quelques jours après la chute de Lehman Brothers ! Les banques ne prêtaient plus rien, au moment où nous avions besoin de financement pour assurer nos premières commandes. Pire : dans l’année qui a suivi, 400 hélicos ont été mis sur le marché de l’occasion. »

Pendant un an, Bruno Guimbal et son épouse, qui le seconde, ne se paient plus. Ils ont l’habitude : « On a galéré pendant dix ans pour lancer cette entreprise. Heureusement qu’on ne dépense rien quand on travaille tout le temps ! » Deux actionnaires viennent à la rescousse en 2009, ACE Management et Sofipaca. En 2017, ces Fonds sont sortis avec une belle plus-value, une fois tous les indicateurs passés au vert. Racheter leurs parts a été financièrement lourd mais, à 60 ans tout rond, Bruno Guimbal savoure sa liberté : « Je n’ai pas le culte de l’indépendance, mais j’ai besoin de travailler sur le long terme, de devenir un constructeur pérenne. » Le produit star, c’est le Cabri. Un hélico biplace très léger et increvable : le tout premier a déjà dépassé les 6 500 heures de vol. Dans les ateliers, trois engins sont en préparation, en particulier un modèle d’un audacieux jaune citron (pour un client canadien qui en a déjà un vert pomme et un orange carotte). Un autre est prêt à être livré : il attend dans un hangar d’où l’on aperçoit la montagne de la Sainte-Victoire, un écrin de choix. En tout, 252 machines ont été livrées en un peu plus de dix ans

: Guimbal a arraché 40 % du marché des biplaces.

Aujourd’hui, si 75 % des clients de Guimbal sont des écoles de pilotage, de très gros groupes ont aussi fait l’acquisition de plusieurs exemplaires, comme le chinois HNA (qui possède la compagnie Hainan Airlines, 233 Airbus au compteur). Des armées font appel au Cabri pour des missions de formation, comme le Vietnam ou la Pologne, ou de surveillance, comme la Chine, qui en a équipé ses gardes-côtes.

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